L’étoile
jaune
On
lui avait dit, tu verras
Une
étoile te protégera
Jeux
poupées, gâteaux de miel
Dix
ans, elle cherchait dans le ciel
L’astre
magique nimbant sa blonde tête
Famille,
plaisirs, rires, c’était fête
Elle
est descendue, un matin
Belle,
jaune, cousue à son jeune sein
On
lui avait dit, tu verras
Une
étoile te protégera
Plus
de bleu, obscurci le ciel
Du
vert sale, des chiens qui aboient
File
indienne de planètes en toile
Cris,
poussée, montée en camion
Elle
ne savait pas, tendre naïve
Que,
même brillante, certaines étoiles
Peuvent,
par la haine brûler des cœurs
On
lui avait dit, tu verras
Une
étoile te protégera
Très
loin, là-bas, rideau de fer
Terrifiée
elle fixait l’enfer
Attente
froide, nue dans la neige
Quolibets,
bousculades, rires gras
Coins
cauchemars, tapis de squelettes
Douches
menteuses, de funestes charrettes
Anéantie
l’étoile joyeuse
Des
croix funèbres aux formes curieuses
Promesses
tuées, écornée la foi
Jamais
de repos, plus de joie
Acres
fumées noires, puantes, épaisses
Humiliée,
crâne rasé, sans tresses
On
lui avait dit tu verras
Tête
vide, elle ne se souvenait pas
Matin
blême, sont venus des hommes
Sourires
juvéniles, chewing-gum
Terminé
la peur, les horreurs
Une
autre étoile, casques sauveurs
Odeurs
des Rocheuses, du Texas
Parfum
de Floride, du Kansas
Douleurs
vives, le temps a passé
Elle
est bien vieille, tassée, ridée
Dans
un tiroir grenier, la haut
Ternie,
l’étoile jaune est cachée
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michel.turquin31@orange.fr