Michel Turquin
Monsieur
Henri Lenain
Henri
Lenain, soixante et onze ans, célibataire, vivait dans un deux pièces-cuisine, sous les toits, au sixième étage d’un immeuble
cossu du seizième arrondissement de Paris.
Durant
près de quarante ans, il avait travaillé comme obscur comptable au
Ministère des Finances.
Méticuleux,
monsieur Lenain avait été un comptable d'une honnêteté
scrupuleuse, n'admettant aucune erreur, quitte à faire des heures
supplémentaire pour retrouver ne serait-ce qu'un demi-centime en
moins, ou en trop. Hélas, cette qualité, lentement, s’était
transformée avec le temps en un détestable défaut.
Particulièrement lorsqu'il effectuait ses achats sur les marchés
et dans les boutiques de son quartier. Il passait pour un
enquiquineur de première. À chaque fois, les commerçants le
redoutaient sachant qu’ils affronteraient les grinçantes humeurs
du personnage : réflexions sur les prix, qualité des
produits, la publicité. La litanie habituelle de Henri Lenain. Un
sacré ronchon.
La
nature ne l’avait pas particulièrement gâté : petit,
rondouillard, chauve dès trente ans, un visage lunaire, affublé de
grosses lunettes qui faisaient ressortir sous des verres épais des
yeux proéminents, ce qui ne le mettaient pas dans la catégorie
« top model ».
Auprès
des femmes, peu de succès. Il n’avait jamais réussi à converser
poétiquement à cette gent étrange qui l’intimidait, qu’il
jugeait venue d’une autre planète. Quelques timides tentatives
pour fonder un foyer l’avaient renvoyé dans les cordes de sa
solitude.
Sa
petite taille, son nom prêtaient aux quolibets.
À
l’école, au service militaire, au travail, toujours les mêmes
refrains :
- Blanche
Neige et les sept nains, tu connais ?
- Votre
jeu préféré… c’est le nain jaune ?
-
Soldat Lenain, vous qui êtes près du sol, corvée de balayage.
Lenain,
ce nom lui était devenu insupportable, aussi, partout où il
passait, il exigeait qu’on le nomme Môsieur Henri. Si par
inadvertance quelqu'un l’oubliait, derrière ses gros verres, il
décochait un regard assassin. La personne, en face, n’osait plus
parler, ni respirer.
Henri
Lenain vivait comme dans une armure, sans cesse sur la défensive,
prêt à riposter à la moindre parole de travers, au moindre regard
évaluateur qui se déplace de la tête aux pieds, puis des pieds à
la tête. Inquiet, il épiait les sourires moqueurs des enfants,
qui , naïvement, demandaient à leurs parents :
-
Dis maman, pourquoi le monsieur, il a des gros yeux ?
Henri
Lenain arrivait à affronter la société qu’avec suspicion et
mépris. Son logement était devenu un refuge. Sa seule montée au ciel:
l’ascenseur, un instrument de délivrance qui le mettait au-dessus
de la mêlée, des trottoirs, des commerçants, des mots inutiles,
des réflexions acides.
Son repos, son évasion ?:la musique classique, plus particulièrement Schubert qu'il écoutait tout en observant de ses fenêtres la vue qui donnait sur les toits environnants.Un monde de zinc, de cheminées, d’antennes de télévision, où l’être humain ne mettait que rarement les pieds.
Son repos, son évasion ?:la musique classique, plus particulièrement Schubert qu'il écoutait tout en observant de ses fenêtres la vue qui donnait sur les toits environnants.Un monde de zinc, de cheminées, d’antennes de télévision, où l’être humain ne mettait que rarement les pieds.
L’appartement
de monsieur Henri se trouvait au bout d’un très long couloir. Là,isolé des autres locataires, il ignorait dédaigneusement les
tourbillons de l’univers. Tranquillité, silence, un monde parfait.
Nous
étions en plein mois d’août, Paris se vidait d’une population
besogneuse pour se remplir de touristes avides. L’atmosphère
alourdissait les après-midi. Les nuits chaudes obligeaient dans les
étages élevés à ouvrir les fenêtres, parfois à entrouvrir des
portes pour faire un léger courant d’air.
Pour
monsieur Henri, les voyages, les vacances, rien que du superflu.
À
quoi bon dépenser tant d’argent pour se retrouver sur des plages
archibondées par la grouillante populace de tous les jours.
Monsieur
Henri, n’était pas un inculte. Sur les sites variés de la
capitale, en douce, il profitait parfois dans ses promenades des
explications de guides à touristes pour s’instruire, il n’y a
pas de petites économies.
***
Une
nuit, particulièrement plus chaude que les autres, lui aussi,
entrouvre sa porte pour mieux respirer. Vers une heure du matin, il
croit percevoir une plainte.
- Encore
un chat en mal d’amour, pensa-t-il. Quelques moments plus tard,
de nouveau, comme un gémissement. Énervé il se lève, enfile sa
robe de chambre pure soie sur un caleçon rayé et s’aventure dans
le couloir. Plus il avance, plus la plainte se fait précise.
Quelques
mètres... une porte entrouverte attire son regard. L’entrebâillement
de la porte laisse apparaître à terre une ombre qui râle. Monsieur
Henri est peut-être ronchon mais pas peureux. Il pousse la porte et
voit près d’un lit défait un corps noir à moitié dévêtu. Il
se penche, une jeune fille l’agrippe :
- Au
secours monsieur, je vais mourir.
-
Encore une emmerdeuse qui a trop bu, se dit-il, mais en lui
touchant le front pour se dégager, il se rend vite compte que la
fille a de la fièvre, elle transpire abondamment.
Péniblement,
soufflant, il l’a remet dans son lit, allume une lampe de chevet.
Vu le désordre, il est certain que la jeune fille a dû chercher de
l’aide dans sa semi-inconscience.
-
J’ai mal à la tête, gémit-elle.
Il
cherche un téléphone, pas de combiné. La fille gémit toujours.
-
J’ai envie de vomir… j’ai mal…
Il
revint chez lui en hâte, appelle son médecin traitant. L’homme
de science arrive très rapidement, son cabinet se trouvant juste
dans l’immeuble voisin. Le diagnostic se révèle sévère :
crise de paludisme.
- C’est
courant, vous savez monsieur Henri, chez les Africains, souvent quand
ils sont en France ou dans d’autres lieux que celui de leur patrie,
ils se « désimpaludent », comme on dit, puis il
suffit d’un retour dans leur pays pour que tout redevienne normal.
Ils reviennent à l’étranger, et là, encore, ils font parfois des
crises, cette jeune fille, sans doute, doit être dans ce cas.
-
Qu’allez-vous faire ? demande monsieur Henri.
-
La mettre sous quinine, dans quelques jours elle ira mieux,
cependant, pendant au moins deux-trois jours, j’aimerais qu’elle
se repose et que l’on s’occupe d’elle. Tenez, voici
l’ordonnance.
-
Attendez docteur, qui va allez chez le pharmacien et la
surveiller ?
-
Vous, bien entendu.
-
Moi ? Mais… vous n’y pensez pas !
-
À moins qu’elle ait des amis, de la famille, je ne sais pas, vous
verrez avec elle, pour le moment cher monsieur, c’est vous le
sauveur.
Le
médecin rit sous cape à voir la mine renfrognée de monsieur Henri.
-
Sauveur, sauveur, merci… et… où vais-je trouver une pharmacie
ouverte à cette heure ?
-
Ne vous inquiétez pas, j’ai toujours sur moi quelques comprimés
qui dépanneront parfaitement jusqu'à demain.
Monsieur
Henri voit d’un très mauvais œil cette aventure. Il règle le
médecin, car toute peine mérite salaire, pensant bien se faire
rapidement rembourser. Le médecin parti, il veut regagner sa
chambre.
-
Monsieur…
Sur
le pas de la porte, il s’arrête.
-
Oui ?
-
Ne m’abandonnez pas tout de suite…
-
Mais…
-
J’ai peur toute seule, j’ai entendu ce que disait le médecin,
en effet je reviens de mon pays. C’est la première fois que j’ai
une crise de cette sorte… je suis très fatiguée.
-
J’ai sommeil, moi. Vous… n’avez personne qui puisse venir ?
-
Non, ma famille est loin, mes amis sont en vacances, je suis
seule.
-
Je… je suis harassé… à… mon âge… et puis vous êtes…
une… une… très jeune fille.
Dans
ses excuses, monsieur Henri s’empêtre.
-
Juste un moment, mettez-vous dans le fauteuil, là, au pied de mon
lit, je me sentirai mieux.
À contre cœur, il se cale au fond du siège et fixe la jeune fille.
Elle est jolie avec des traits fins. La peau bien noire, souillée de
transpiration, ressort sur l’oreiller blanc.
Les
cheveux courts lui donnent une côté androgyne, irréel et les yeux
légèrement plissés par la douleur tournent dans tous les sens. Une
grâce féline émane de sa personne.
-
D’où êtes-vous ?
-
Je suis Centrafricaine, d’un petit village à côté de Bangui
la capitale. Mes parents sont de modestes propriétaires agricoles,
ils m’ont envoyée suivre des études ici en France, j’ai réussi
à obtenir une bourse pour mes études.
-
Des études de quoi, bougonne-t-il.
-
Français, littérature, je veux enseigner dans mon pays.
Monsieur
Henri ne s’étonne donc point que la jeune fille s’exprime avec
aisance. Il avait toujours eu un fort a priori sur le correct
parler des Africains. Là, il est sidéré. Un silence s’installe.
-
Quel est votre nom ?
Il
veut gagner du temps par des questions banales pour ensuite, vite
partir.
-
Ninie Pioua, Ninie, c’est mon prénom.
-
Ninie, comme c’est amusant. Pardon… c’est… curieux.
Il
se mord les lèvres car, pour la première fois de sa vie, c’est
lui qui fait une remarque sur un nom.
-
Et vous ?
Monsieur
Henri se crispe, voilà, cela recommence, il avale sa salive, ne
répond pas.
-
Alors ?… et vous ?
-
Henri.
-
Henri comment ? Et bien il faut vous sortir les mots de la
bouche.
-
Henri Lenain.
-
J’aime bien… c’est mignon.
- Ah
bon, elle aime bien, c’est nouveau.
Il
allait répondre quand il s’aperçoit que la petite noire s’est
endormie.
Il
veut se lever, mais la sensation de fatigue est trop forte, il
s’enfonce dans le fauteuil et doucement, très doucement, dans sa
belle robe de chambre, il tombe dans les bras de Morphée.
Monsieur
Henri brusquement, se réveille. Tout d’abord, il se demande
pourquoi il se trouve ainsi dans un fauteuil qui ne lui semble pas
être le sien. Ses grosses lunettes ont glissé durant le sommeil, le
décor ne lui paraît pas familier non plus. C’est un léger soupir
qui lui fait prendre conscience de la réalité. Huit heures du
matin, une jeune étudiante couleur ébène à moitié découverte
dans un lit qui a subi les agitations de la fièvre. Lui, en caleçon
à rayures, heureusement recouvert d’une robe de chambre. Un bon
moment passe avant qu’il ne digère la situation.
-
Monsieur, j’ai chaud… j’ai soif.
-
Voilà, ça recommence… ronchonnant, il va chercher un verre,
puis, lentement, verse de l’eau fraîche entre de roses lèvres.
L’ordonnance
sur la table de chevet lui rappelle soudain le devoir à accomplir.
-
Ne bougez pas Ninie. Tiens, je l’ai appelée par son prénom …
Il me faut aller chercher votre quinine, le temps d’être un peu
plus décent et je reviens de suite. »
Et
voici Monsieur Henri vingt minutes plus tard chez le pharmacien.
-
Vous avez l'palu m’sieur Henri ?
Monsieur
Henri ne répond point.
-
L’Afrique ? votre service militaire ?
Le
médecin dans sa précipitation a établi l’ordonnance au nom de
monsieur Lenain.
-
Alors vous me la donnez, oui ou non, cette quinine !
-
Voilà, voilà, ne vous fâchez pas.
-
Je ne me fâche pas… ce n’est pas pour moi.
Et
crac, il prête le flanc à d’autres questions.
-
Et pour qui alors ?
Il
arrache des mains du pharmacien le paquet, l’ordonnance, paye, non
sans vérifier la monnaie, prend le ticket de caisse, sort de
l’officine sous les regards amusés des employés.
-
Décidément curieux ce monsieur Henri… pense
l’apothicaire.
***
-
Merci monsieur Henri, vous êtes adorable.
-
Adorable ? Quelle idiote !
-
Monsieur ?
-
Quoi encore ?
-
Vous pourriez venir ce midi pour m’aider et me tenir compagnie ?
-
Attendez mademoiselle, ce n’est pas parce que je vous ai aidée
cette nuit qu’il faut me transformer en dame de compagnie…. j’ai
autre chose à faire…
-
Et… quoi ?
-
Quoi, quoi…
Il
cherche désespérément, c’est vrai il n’a rien à faire.
-
Vous êtes marié peut-être ?
-
Sûrement pas mademoiselle.
-
Alors, venez, puisque vous êtes libre.
-
Bon, je passerai mais… juste quelques minutes.
-
Monsieur ?
-
Oui mademoiselle.
-
Vous pouvez continuer à m’appeler Ninie.
Elle
commence franchement à lui taper sur le système avec ses questions
et ses réflexions.
-
D'accord.
-
D'accord qui ?
-
D'accord Ninie.
Monsieur
Henri s’éclipse en toute hâte.
Fourbu,
il s’allonge, met le "Quintette à cordes d 956" de Schubert.
Les accents nostalgiques de l’Adagio l’enveloppent, il s’endort.
L’œil
se pose soudain sur la pendule dorée, treize heures. Il se lève
prestement, fonce vers la chambre de Ninie. Devant la porte, il
stoppe net, étonné de la rapidité de son élan.
- Quel
idiot d’enfant je fais, marmonne-t-il.
Une
petite voix à l’intérieur de la chambre s’élève.
-
Vous m’avez oubliée !
Confus,
il répond vivement :-Non... pardonnez-moi, je m’étais
assoupi,voilà maintenant que je m’excuse.
-
J’ai une petite faim, gémit Ninie.
Il
réfléchit deux secondes.
-
J’ai quelques bons potages en sachet, je vous en prépare un ?
-
Myeke mzoni mingui.
-
Pardon ?
-
Vous êtes très gentil.
Une
large dentition blanche éclaire le pauvre visage affaibli.
-
Oui… oui… c’est ça.
Quelques
instants plus tard, Ninie prenait un potage avec biscottes sous le
sourcil attendri de monsieur Henri.
Ninie
s’assoupit.
***
Monsieur
Henri passe le reste de la journée à étudier sur son Atlas
géopolitique, l’histoire de la République Centrafricaine,
ex-colonie française.
Et
c’est comme ça que durant plusieurs jours, la petite noire fut
soignée, dorlotée par le grincheux monsieur Henri Lenain,
scrupuleux, même dans l’adversité.
Dans
le quartier, tout le monde s’étonne des nouvelles habitudes de
monsieur Henri. Jamais on ne l’avait vu aussi souvent, achetant des
produits typiquement féminins, choisir des nourritures que
certains disent superflues, pour lesquelles jamais, au grand jamais
il n’aurait dépensé quelque argent auparavant.
Il
s’attache à comprendre les coutumes du pays de Ninie, de sa
famille, certaines traditions de la société où elle avait vécu,
les relations entre la République Centrafricaine et la France. Dans
leurs conversations, il apporte des détails qu’elle-même ignore.
Un
jour, Ninie, plus valide, lui fait une liste de produits exotiques,
lui indique une boutique spécialisée pour qu’elle lui prépare
un plat de son pays : des feuilles de manioc avec de la viande.
Ils dînent tranquillement. Monsieur Henri découvre avec plaisir le
« Ngoudja » de Ninie, et Ninie, elle, Schubert.
Henri
Lenain regagne son appartement après un « mo lango nzo
ni » qui, comme chacun peut le deviner, signifie « bonne
nuit ».
Un
jour, tout cessa.
Dans le quartier on ne voit plus monsieur Henri aussi souvent. Il recommence à acheter ses produits de base, à ennuyer les commerçants et même son visage, qui avait semblé s’humaniser pour un temps, a repris un air maussade.
Dans le quartier on ne voit plus monsieur Henri aussi souvent. Il recommence à acheter ses produits de base, à ennuyer les commerçants et même son visage, qui avait semblé s’humaniser pour un temps, a repris un air maussade.
La
raison : Ninie, une fois guérie, avait décidé de repartir
pour quelques longues semaines en Afrique auprès de sa famille afin
de se reposer.
Monsieur
Henri Lenain ressent un vide au creux de l’estomac juste après son
départ. Le contact d’une présence a-t-il provoqué une alchimie
sentimentale intérieure ?
Les
adieux ont été simples, rapides. Monsieur Henri ne voulait, en
aucun cas, montrer le petit serrement de cœur qui le chatouillait.
C’était la première fois de sa vie que de telles sensations
filtraient de sa carapace.
Juste
avant de partir, Ninie lui avait fait un bisou sur le nez, puis
rapidement elle avait prit l’ascenseur, bagages en main.
-Bi
gwoua. Au revoir, à bientôt.
-Au
revoir Ninie.
Monsieur
Henri resta quelques instants dans le couloir, puis, comme un
automate, rentra chez lui.
La
porte refermée, monsieur Henri mit un disque de Schubert,
s’allongea, regarda le ciel par la fenêtre et songea à cet
immense continent tel qu’on pouvait l’imaginer à travers revues,
reportages et documentaires.
***
Il
passe la fin de l’été sans trop sortir, se force parfois à
écouter des conférences sur l’Afrique, musarde dans certaines
salles spécialisées du Musée du Louvre. Le tout lui rappelle
quelques discussions avec Ninie, lui remettant en mémoire les
cocasses situations des dernières semaines.
Septembre
arriva.
Petit
à petit les Parisiens rentrent, les touristes repartent avec des
images de Tour Eiffel, de Sacré-Cœur, du Louvre, en mémoire.
Un
matin, il entend frapper à sa porte. Jamais personne n’était venu
ainsi à l’improviste le déranger dans son intimité.
-
Oui, qu’est-ce que c’est ? , crie-t-il.
-
C’est moi.
-
Qui ça moi ?
-
Ninie Pioua.
Il
endosse vite sa robe de chambre en soie, ouvre. Sur le palier
Ninie, un large sourire aux lèvres.
-
Bi bala mo, Henri, bonjour !
Avant
qu’il n’ait eu le temps de dire quelque chose, surgit de derrière
Ninie une somptueuse variété de tissus de toutes les couleurs qui l’étreint, le soulève du sol. Il sent sur son visage peu habitué
aux effusions au moins une dizaine de baisers violents, de grandes
tapes dans le dos.
-
C’est toi, c’est toi qui a sauvé ma fille, mon cher Henri, tu
es de la famille maintenant.
-
C’est ma mère, monsieur Henri.
Monsieur
Henri, à demi étouffé, s’en doutait.
-
Ma mère est venue pour quelques temps à Paris accompagner des
cousins qui s’installent, elle a voulu à tout prix vous
connaître.
Monsieur
Henri se change rapidement, il offre de partager un café avec des
biscuits. Ils papotent durant près d’une heure puis se quittent
sous d’autres embrassades aux parfums épicés.
Et
c’est ainsi que monsieur Henri Lenain découvrit une immense
famille exotique pleine de joie, de générosité. Il rendit
régulièrement visite à Ninie qui, à présent, logeait chez ses
cousins.
Monsieur
Henri, sous le regard médusé du banquier, débloqua une partie de
ses économies, ce qui lui permit de partir pour deux mois en
République Centrafricaine où il y fut reçu comme un héros.
L’on
ne reconnut plus monsieur Henri dans le quartier : sourire aux
lèvres, chemises de couleur, achats de denrées exotiques.
Mais
surtout on le vit souvent se promener, bras dessus bras dessous, avec
des gens couleur café.
Attention,
attention, connaissant le personnage, aucune réflexion ne se fit sur
son passage.
Monsieur
Henri Lenain avait trouvé de nouveaux amis, une nouvelle famille... une renaissance quoi!.
FIN
Pas de commentaires et pourtant M. Lenain en mérite. Un homme qu'il ne faut pas oublier. Il a tant d'humanité.
RépondreSupprimerGROS BECS.
Grand merci Marité, surtout pour ta collaboration en tant que "maîtresse"
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