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jeudi 12 janvier 2012

MONSIEUR HENRI LENAIN


Michel Turquin

Monsieur Henri Lenain

Henri Lenain, soixante et onze ans, célibataire, vivait dans un deux pièces-cuisine, sous les toits, au sixième étage d’un immeuble cossu du seizième arrondissement de Paris.
Durant près de quarante ans, il avait travaillé comme obscur comptable au Ministère des Finances.
Méticuleux, monsieur Lenain avait été un comptable d'une honnêteté scrupuleuse, n'admettant aucune erreur, quitte à faire des heures supplémentaire pour retrouver ne serait-ce qu'un demi-centime en moins, ou en trop. Hélas, cette qualité, lentement, s’était transformée avec le temps en un détestable défaut. Particulièrement lorsqu'il effectuait ses achats sur les marchés et dans les boutiques de son quartier. Il passait pour un enquiquineur de première. À chaque fois, les commerçants le redoutaient sachant qu’ils affronteraient les grinçantes humeurs du personnage : réflexions sur les prix, qualité des produits, la publicité. La litanie habituelle de Henri Lenain. Un sacré ronchon.
La nature ne l’avait pas particulièrement gâté : petit, rondouillard, chauve dès trente ans, un visage lunaire, affublé de grosses lunettes qui faisaient ressortir sous des verres épais des yeux proéminents, ce qui ne le mettaient pas dans la catégorie « top model ».
Auprès des femmes, peu de succès. Il n’avait jamais réussi à converser poétiquement à cette gent étrange qui l’intimidait, qu’il jugeait venue d’une autre planète. Quelques timides tentatives pour fonder un foyer l’avaient renvoyé dans les cordes de sa solitude.
Sa petite taille, son nom prêtaient aux quolibets.
À l’école, au service militaire, au travail, toujours les mêmes refrains :
- Blanche Neige et les sept nains, tu connais ?
- Votre jeu préféré… c’est le nain jaune ?
- Soldat Lenain, vous qui êtes près du sol, corvée de balayage.
Lenain, ce nom lui était devenu insupportable, aussi, partout où il passait, il exigeait qu’on le nomme Môsieur Henri. Si par inadvertance quelqu'un l’oubliait, derrière ses gros verres, il décochait un regard assassin. La personne, en face, n’osait plus parler, ni respirer.
Henri Lenain vivait comme dans une armure, sans cesse sur la défensive, prêt à riposter à la moindre parole de travers, au moindre regard évaluateur qui se déplace de la tête aux pieds, puis des pieds à la tête. Inquiet, il épiait les sourires moqueurs des enfants, qui , naïvement, demandaient à leurs parents :
- Dis maman, pourquoi le monsieur, il a des gros yeux ? 
Henri Lenain arrivait à affronter la société qu’avec suspicion et mépris. Son logement était devenu un refuge. Sa seule montée au ciel: l’ascenseur, un instrument de délivrance qui le mettait au-dessus de la mêlée, des trottoirs, des commerçants, des mots inutiles, des réflexions acides.
Son repos, son évasion ?:la musique classique, plus particulièrement Schubert qu'il écoutait tout en observant de ses fenêtres la vue qui donnait sur les toits environnants.Un monde de zinc, de cheminées, d’antennes de télévision, où l’être humain ne mettait que rarement les pieds.
L’appartement de monsieur Henri se trouvait au bout d’un très long couloir. Là,isolé des autres locataires, il ignorait dédaigneusement les tourbillons de l’univers. Tranquillité, silence, un monde parfait.
Nous étions en plein mois d’août, Paris se vidait d’une population besogneuse pour se remplir de touristes avides. L’atmosphère alourdissait les après-midi. Les nuits chaudes obligeaient dans les étages élevés à ouvrir les fenêtres, parfois à entrouvrir des portes pour faire un léger courant d’air.
Pour monsieur Henri, les voyages, les vacances, rien que du superflu.
À quoi bon dépenser tant d’argent pour se retrouver sur des plages archibondées par la  grouillante populace de tous les jours.
Monsieur Henri, n’était pas un inculte. Sur les sites variés de la capitale, en douce, il profitait parfois dans ses promenades des explications de guides à touristes pour s’instruire, il n’y a pas de petites économies.
***
Une nuit, particulièrement plus chaude que les autres, lui aussi, entrouvre sa porte pour mieux respirer. Vers une heure du matin, il croit percevoir une plainte.
- Encore un chat en mal d’amour, pensa-t-il. Quelques moments plus tard, de nouveau, comme un gémissement. Énervé il se lève, enfile sa robe de chambre pure soie sur un caleçon rayé et s’aventure dans le couloir. Plus il avance, plus la plainte se fait précise.
Quelques mètres... une porte entrouverte attire son regard. L’entrebâillement de la porte laisse apparaître à terre une ombre qui râle. Monsieur Henri est peut-être ronchon mais pas peureux. Il pousse la porte et voit près d’un lit défait un corps noir à moitié dévêtu. Il se penche, une jeune fille l’agrippe :
- Au secours monsieur, je vais mourir
- Encore une emmerdeuse qui a trop bu,  se dit-il, mais en lui touchant le front pour se dégager, il se rend vite compte que la fille a de la fièvre, elle transpire abondamment.
Péniblement, soufflant, il l’a remet dans son lit, allume une lampe de chevet. Vu le désordre, il est certain que la jeune fille a dû chercher de l’aide dans sa semi-inconscience.
- J’ai mal à la tête, gémit-elle.
Il cherche un téléphone, pas de combiné. La fille gémit toujours.
- J’ai envie de vomir… j’ai mal… 
Il revint chez lui en hâte, appelle son médecin traitant. L’homme de science arrive très rapidement, son cabinet se trouvant juste dans l’immeuble voisin. Le diagnostic se révèle sévère : crise de paludisme.
C’est courant, vous savez monsieur Henri, chez les Africains, souvent quand ils sont en France ou dans d’autres lieux que celui de leur patrie, ils se «  désimpaludent », comme on dit, puis il suffit d’un retour dans leur pays pour que tout redevienne normal. Ils reviennent à l’étranger, et là, encore, ils font parfois des crises, cette jeune fille, sans doute, doit être dans ce cas. 
- Qu’allez-vous faire ? demande monsieur Henri. 
- La mettre sous quinine, dans quelques jours elle ira mieux, cependant, pendant au moins deux-trois jours, j’aimerais qu’elle se repose et que l’on s’occupe d’elle. Tenez, voici l’ordonnance. 
- Attendez docteur, qui va allez chez le pharmacien et la surveiller ? 
- Vous, bien entendu. 
- Moi ? Mais… vous n’y pensez pas ! 
- À moins qu’elle ait des amis, de la famille, je ne sais pas, vous verrez avec elle, pour le moment cher monsieur, c’est vous le sauveur.
Le médecin rit sous cape à voir la mine renfrognée de monsieur Henri.
- Sauveur, sauveur, merci… et… où vais-je trouver une pharmacie ouverte à cette heure ? 
- Ne vous inquiétez pas, j’ai toujours sur moi quelques comprimés qui dépanneront parfaitement jusqu'à demain. 
Monsieur Henri voit d’un très mauvais œil cette aventure. Il règle le médecin, car toute peine mérite salaire, pensant bien se faire rapidement rembourser. Le médecin parti, il veut regagner sa chambre.
- Monsieur… 
Sur le pas de la porte, il s’arrête.
- Oui ?
- Ne m’abandonnez pas tout de suite…
- Mais… 
- J’ai peur toute seule, j’ai entendu ce que disait le médecin, en effet je reviens de mon pays. C’est la première fois que j’ai une crise de cette sorte… je suis très fatiguée. 
- J’ai sommeil, moi. Vous… n’avez personne qui puisse venir ? 
- Non, ma famille est loin, mes amis sont en vacances, je suis seule. 
- Je… je suis harassé… à… mon âge… et puis vous êtes… une… une… très jeune fille. 
Dans ses excuses, monsieur Henri s’empêtre.
- Juste un moment, mettez-vous dans le fauteuil, là, au pied de mon lit, je me sentirai mieux. 
À contre cœur, il se cale au fond du siège et fixe la jeune fille. Elle est jolie avec des traits fins. La peau bien noire, souillée de transpiration, ressort sur l’oreiller blanc.
Les cheveux courts lui donnent une côté androgyne, irréel et les yeux légèrement plissés par la douleur tournent dans tous les sens. Une grâce féline émane de sa personne.
- D’où êtes-vous ? 
- Je suis Centrafricaine, d’un petit village à côté de Bangui la capitale. Mes parents sont de modestes propriétaires agricoles, ils m’ont envoyée suivre des études ici en France, j’ai réussi à obtenir une bourse pour mes études. 
- Des études de quoi, bougonne-t-il.
- Français, littérature, je veux enseigner dans mon pays. 
Monsieur Henri ne s’étonne donc point que la jeune fille s’exprime avec aisance. Il avait toujours eu un fort a priori sur le correct parler des Africains. Là, il est sidéré. Un silence s’installe.
- Quel est votre nom ?
Il veut gagner du temps par des questions banales pour ensuite, vite partir.
- Ninie Pioua, Ninie, c’est mon prénom. 
- Ninie, comme c’est amusant. Pardon… c’est… curieux. 
Il se mord les lèvres car, pour la première fois de sa vie, c’est lui qui fait une remarque sur un nom.
- Et vous ? 
Monsieur Henri se crispe, voilà, cela recommence, il avale sa salive, ne répond pas.
- Alors ?… et vous ? 
- Henri. 
- Henri comment ? Et bien il faut vous sortir les mots de la bouche.
- Henri Lenain.
- J’aime bien… c’est mignon. 
- Ah bon, elle aime bien, c’est nouveau.
Il allait répondre quand il s’aperçoit que la petite noire s’est endormie.
Il veut se lever, mais la sensation de fatigue est trop forte, il s’enfonce dans le fauteuil et doucement, très doucement, dans sa belle robe de chambre, il tombe dans les bras de Morphée.
Monsieur Henri brusquement, se réveille. Tout d’abord, il se demande pourquoi il se trouve ainsi dans un fauteuil qui ne lui semble pas être le sien. Ses grosses lunettes ont glissé durant le sommeil, le décor ne lui paraît pas familier non plus. C’est un léger soupir qui lui fait prendre conscience de la réalité. Huit heures du matin, une jeune étudiante couleur ébène à moitié découverte dans un lit qui a subi les agitations de la fièvre. Lui, en caleçon à rayures, heureusement recouvert d’une robe de chambre. Un bon moment passe avant qu’il ne digère la situation.
- Monsieur, j’ai chaud… j’ai soif. 
- Voilà, ça recommence… ronchonnant, il va chercher un verre, puis, lentement, verse de l’eau fraîche entre de roses lèvres.
L’ordonnance sur la table de chevet lui rappelle soudain le devoir à accomplir.
- Ne bougez pas Ninie.  Tiens, je l’ai appelée par son prénom … Il me faut aller chercher votre quinine, le temps d’être un peu plus décent et je reviens de suite. »
Et voici Monsieur Henri vingt minutes plus tard chez le pharmacien.
- Vous avez l'palu m’sieur Henri ? 
Monsieur Henri ne répond point.
- L’Afrique ? votre service militaire ? 
Le médecin dans sa précipitation a établi l’ordonnance au nom de monsieur Lenain.
- Alors vous me la donnez, oui ou non, cette quinine ! 
- Voilà, voilà, ne vous fâchez pas. 
- Je ne me fâche pas… ce n’est pas pour moi. 
Et crac, il prête le flanc à d’autres questions.
 - Et pour qui alors ? 
Il arrache des mains du pharmacien le paquet, l’ordonnance, paye, non sans vérifier la monnaie, prend le ticket de caisse, sort de l’officine sous les regards amusés des employés.
- Décidément curieux ce monsieur Henri…  pense l’apothicaire.
*** 

-Tenez,voici vos médicaments mademoiselle. 
- Merci monsieur Henri, vous êtes adorable. 
- Adorable ? Quelle idiote ! 
- Monsieur ? 
- Quoi encore ? 
- Vous pourriez venir ce midi pour m’aider et me tenir compagnie ? 
- Attendez mademoiselle, ce n’est pas parce que je vous ai aidée cette nuit qu’il faut me transformer en dame de compagnie…. j’ai autre chose à faire… 
- Et… quoi ? 
- Quoi, quoi… 
Il cherche désespérément, c’est vrai il n’a rien à faire.
- Vous êtes marié peut-être ? 
- Sûrement pas mademoiselle. 
- Alors, venez, puisque vous êtes libre. 
- Bon, je passerai mais… juste quelques minutes. 
- Monsieur ? 
- Oui mademoiselle. 
- Vous pouvez continuer à m’appeler Ninie. 
Elle commence franchement à lui taper sur le système avec ses questions et ses réflexions.
- D'accord. 
- D'accord qui ?
- D'accord Ninie. 
Monsieur Henri s’éclipse en toute hâte.
Fourbu, il s’allonge, met le "Quintette à cordes d 956" de Schubert. Les accents nostalgiques de l’Adagio l’enveloppent, il s’endort.
L’œil se pose soudain sur la pendule dorée, treize heures. Il se lève prestement, fonce vers la chambre de Ninie. Devant la porte, il stoppe net, étonné de la rapidité de son élan.
- Quel idiot d’enfant je fais, marmonne-t-il.
Une petite voix à l’intérieur de la chambre s’élève.
- Vous m’avez oubliée ! 
Confus, il répond vivement :-Non... pardonnez-moi, je m’étais assoupi,voilà maintenant que je m’excuse.
 - J’ai une petite faim, gémit Ninie.
Il réfléchit deux secondes.
- J’ai quelques bons potages en sachet, je vous en prépare un ? 
- Myeke mzoni mingui. 
- Pardon ? 
- Vous êtes très gentil. 
Une large dentition blanche éclaire le pauvre visage affaibli.
- Oui… oui… c’est ça. 
Quelques instants plus tard, Ninie prenait un potage avec biscottes sous le sourcil attendri de monsieur Henri.
Ninie s’assoupit.
***
Monsieur Henri passe le reste de la journée à étudier sur son Atlas géopolitique, l’histoire de la République Centrafricaine, ex-colonie française.
Et c’est comme ça que durant plusieurs jours, la petite noire fut soignée, dorlotée par le grincheux monsieur Henri Lenain, scrupuleux, même dans l’adversité.
Dans le quartier, tout le monde s’étonne des nouvelles habitudes de monsieur Henri. Jamais on ne l’avait vu aussi souvent, achetant des produits typiquement féminins, choisir des nourritures que certains disent superflues, pour lesquelles jamais, au grand jamais il n’aurait dépensé quelque argent auparavant.
Il s’attache à comprendre les coutumes du pays de Ninie, de sa famille, certaines traditions de la société où elle avait vécu, les relations entre la République Centrafricaine et la France. Dans leurs conversations, il apporte des détails qu’elle-même ignore.
Un jour, Ninie, plus valide, lui fait une liste de produits exotiques, lui indique une boutique spécialisée pour qu’elle lui prépare un plat de son pays : des feuilles de manioc avec de la viande. Ils dînent tranquillement. Monsieur Henri découvre avec plaisir le « Ngoudja » de Ninie, et Ninie, elle, Schubert.
Henri Lenain regagne son appartement après un « mo lango nzo ni » qui, comme chacun peut le deviner, signifie « bonne nuit ».
Un jour, tout cessa.
Dans le quartier on ne voit plus monsieur Henri aussi souvent. Il recommence à acheter ses produits de base, à ennuyer les commerçants et même son visage, qui avait semblé  s’humaniser  pour un temps, a repris un air maussade.
La raison : Ninie, une fois guérie, avait décidé de repartir pour quelques longues semaines en Afrique auprès de sa famille afin de se reposer.
Monsieur Henri Lenain ressent un vide au creux de l’estomac juste après son départ. Le contact d’une présence a-t-il provoqué une alchimie sentimentale intérieure ?
Les adieux ont été simples, rapides. Monsieur Henri ne voulait, en aucun cas, montrer le petit serrement de cœur qui le chatouillait. C’était la première fois de sa vie que de telles sensations filtraient de sa carapace.
Juste avant de partir, Ninie lui avait fait un bisou sur le nez, puis rapidement elle avait prit l’ascenseur, bagages en main.
-Bi gwoua.  Au revoir, à bientôt.
-Au revoir Ninie.
Monsieur Henri resta quelques instants dans le couloir, puis, comme un automate, rentra chez lui.
La porte refermée, monsieur Henri mit un disque de Schubert, s’allongea, regarda le ciel par la fenêtre et songea à cet immense continent tel qu’on pouvait l’imaginer à travers revues, reportages et documentaires.

***
Il passe la fin de l’été sans trop sortir, se force parfois à écouter des conférences sur l’Afrique, musarde dans certaines salles spécialisées du Musée du Louvre. Le tout lui rappelle quelques discussions avec Ninie, lui remettant en mémoire les cocasses situations des dernières semaines.
Septembre arriva.
Petit à petit les Parisiens rentrent, les touristes repartent avec des images de Tour Eiffel, de Sacré-Cœur, du Louvre, en mémoire.
Un matin, il entend frapper à sa porte. Jamais personne n’était venu ainsi à l’improviste le déranger dans son intimité.
- Oui, qu’est-ce que c’est ? , crie-t-il.
- C’est moi. 
- Qui ça moi ? 
- Ninie Pioua. 
Il endosse vite sa robe de chambre en soie, ouvre. Sur le palier Ninie, un large sourire aux lèvres.
- Bi bala mo,  Henri, bonjour ! 
Avant qu’il n’ait eu le temps de dire quelque chose, surgit de derrière Ninie une somptueuse variété de tissus de toutes les couleurs qui l’étreint, le soulève du sol. Il sent sur son visage peu habitué aux effusions au moins une dizaine de baisers violents, de grandes tapes dans le dos.
- C’est toi, c’est toi qui a sauvé ma fille, mon cher Henri, tu es de la famille maintenant. 
- C’est ma mère, monsieur Henri. 
Monsieur Henri, à demi étouffé, s’en doutait.
- Ma mère est venue pour quelques temps à Paris accompagner des cousins qui s’installent, elle a voulu à tout prix vous connaître. 
Monsieur Henri se change rapidement, il offre de partager un café avec des biscuits. Ils papotent durant près d’une heure puis se quittent sous d’autres embrassades aux parfums épicés.
Et c’est ainsi que monsieur Henri Lenain découvrit une immense famille exotique pleine de joie, de générosité. Il rendit régulièrement visite à Ninie qui, à présent, logeait chez ses cousins.
Monsieur Henri, sous le regard médusé du banquier, débloqua une partie de ses économies, ce qui lui permit de partir pour deux mois en République Centrafricaine où il y fut reçu comme un héros.
L’on ne reconnut plus monsieur Henri dans le quartier : sourire aux lèvres, chemises de couleur, achats de denrées exotiques.
Mais surtout on le vit souvent se promener, bras dessus bras dessous, avec des gens couleur café.
Attention, attention, connaissant le personnage, aucune réflexion ne se fit sur son passage.
Monsieur Henri Lenain avait trouvé de nouveaux amis, une nouvelle famille... une renaissance quoi!.

FIN


2 commentaires:

  1. Pas de commentaires et pourtant M. Lenain en mérite. Un homme qu'il ne faut pas oublier. Il a tant d'humanité.
    GROS BECS.

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    1. Grand merci Marité, surtout pour ta collaboration en tant que "maîtresse"

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