La
voix de fausset
À
peine commença-t-il à parler qu’autour de lui il y eut comme une
gêne.
Le
premier « areu » ressemblait plus à une chambre à air
de vélo qui crève qu’autre chose.
Au premier « maman » les parents eurent du mal à ne pas se boucher les oreilles.
Au premier « maman » les parents eurent du mal à ne pas se boucher les oreilles.
À
la crèche, à la maternelle, au collège, tout le monde souffrit de
cette voix qui semblait sortir d’un vaisseau spatial venu d’une
autre galaxie.
Le
petit Roger se moquait superbement de la réaction des autres, il
continuait à parler comme si rien n’était aimant même jusqu’à
fredonner dans le train et le métro.
Comme
dans un dessin animé pour avoir une place assise, il prit conscience
qu’en chantonnant, un à un, les passagers se levaient pour fuir
loin de la gorge assassine.
Sauf
qu’un jour un vieillard s’assit devant lui.
Surpris, Roger s’exécuta.
Après
un long moment, le vieillard le convoqua à son domicile puis après
avoir gagné la confiance de l’adolescent, il lui fit travailler
gammes et partitions.
Le
vieillard, à la tête d’une des plus belles chorales européennes,
après quelques longs mois, réussit à faire naître la plus
étonnante voix de haute-contre au monde.
Les
tournées firent connaître Roger parmi les heureux mélomanes
avertis.
Un
ange était né.
M.T
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michel.turquin31@orange.fr